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Mouvements littéraires

Remarques

Cette fiche de méthode doit être prise avec précaution :

  1. la chronologie présentée n'est qu'une représentation approximative. Elle doit être utilisée pour servir de repère.
  2. La chronologie et les mouvements présentés sont exclusivement tournés vers la littérature française. Il faut garder à l'esprit que de dans d'autres régions, les mêmes mouvements littéraires ont pu commencer plus tôt ou plus tard, s'exprimer différemment (par exemple le romantisme allemand), ne pas avoir existé. Au contraire, certains mouvements n'existent pas en France.
  3. Il faut garder en tête que la classification dans un mouvement est opérée la plupart du temps (excepté au XX siècle) a posteriori par la critique, même si le terme peut avoir été employé tôt.

Chronologie

Moyen-Âge

Le roman courtois.

Le roman courtois est souvent un récit de chevalerie. Ces romans sont écrits en octosyllabes. Ils reposent sur l'idéologie de l'amour courtois, c'est-à-dire les relations amoureuses que l'on entretient à la cour. Il repose sur l'idée d'une relation amoureuse impossible entre un chevalier et une dame qui le met à l'épreuve, en principe située plus haut que lui dans la hiérarchie sociale. Il s'agit de mettre en valeur les vertus du héros au cours d'aventures merveilleuses. Exemples : les romans de Chrétien de Troye, les lais de Marie de France.

Le fabliau.

le fabliau est un court récit populaire en octosyllabes. Il a souvent une portée comique et réaliste. Ses personnages sont souvent issus des classes populaires, des artisans et des petits bourgeois des villes. Il est souvent satirique.

Chanson de geste.

la chanson de geste est un récit épique en vers de 10, puis 12 syllabes, qui vise à conter les exploits d'un héros. Exemple : la chanson de Roland.

XVIe siècle

L'humanisme.

Le courant de l'humanisme (du XIV au XVI siècle), regroupe des auteur⋅ices qui ont pour point commun :

  • de cultiver les "humanités", c'est-à-dire qui fréquentent et redécouvrent les auteurs latins et grecs ;

  • de postuler la rationalité humaine et de s'interroger sur la nature humaine.

Exemples d'auteurs : Montaigne, La Boétie.

La Pléiade.

Nom d'un groupe de poètes qui visent à donner sa noblesse à la langue française, l'affranchir du latin et émanciper la littérature française de l'italien dans un contexte de progressive construction de l'État. Auteurs : Marrot, Ronsard, Du Bellay.

XVIIe siècle

Le baroque.

Surtout au début du siècle, style qui vise à privilégier le sensible, exubérant dans ses réalisations. Auteurs : Agrippa d'Aubigné, Scarron.

La préciosité.

Courant émergeant dans la pratique nouvelle des salons, qui vise à raffiner la langue et l'expression. Autrice : M de Sévigné, M de La Fayette.

Le moralisme.

Courant de pensée qui s'étend sur plusieurs siècles, mais trouve une de ses expressions les plus importantes au XVII. Vise à réfléchir sur la condition et la vanité humaines. Auteurs : La Bruyère, La Rochefoucauld.

Le classicisme.

Dans la seconde partie du siècle, en réaction notamment au baroque, émerge un style qu'on catégorisera comme le classicisme. Ce courant s'inscrit aussi dans l'imitation des auteurs antiques, qui explique certains de ses représentants seront des acteurs de la querelle des Anciens et des Modernes. Il s'agit pour les classiques donner sa force à la raison, rendre intelligible les passions.

XVIIIe siècle

Les libertins

Le libertinage est un mouvement qui vise initialement, dans la haute société, à s'émanciper des carcans religieux (les libertins intellectuels seront fréquemment athées et matérialistes) et moraux qui pèsent sur les individus. Le mouvement trouve son expression la plus dense au XVIII siècle. Les œuvres évoquent alors essentiellement une émancipation par la relation amoureuse et la sensualité. Auteurs : Crébillon, Choderlos de Laclos, Diderot.

Les Lumières.

Vaste mouvement intellectuel européen qui vise à lutter contre des coutumes et des idées jugées rétrogrades, obscurantistes. Les figures de ce mouvement se distinguent par leur volonté de réforme et leur sensibilité aux idées nouvelles, tant en matière scientifique qu'en philosophie politique. Ils se pencheront particulièrement sur la notion de liberté. Auteurs : Montesquieu, Voltaire, Diderot, Françoise de Graffigny.

XIXe siècle

Le romantisme.

Le romantisme, dont l'une des précurseurs est Jean-Jacques Rousseau, se construit en réaction au courant des Lumières. Il est lié à l'émergence de la conscience de soi comme individu que l'on retrouve aussi dans le contexte des révolutions que connaît le pays entre 1789 et 1848. Il s'agit d'exprimer les états d'âme et la subjectivité, la sensibilité. Auteurs : Chateaubriand, M de Staël, Victor Hugo, Lamartine.

Le réalisme et le naturalisme.

Le réalisme se positionne en contradiction avec le romantisme. Il est aussi une conséquence de l'émergence de ce que l'on appelle alors la question sociale, c'est-à-dire la constitution progressive d'une nouvelle classe sociale de petits artisans et d'ouvriers salariés. Les réalistes cherchent à penser la société et son évolution. Les naturalistes vont se distinguer par cette préoccupation poussée à l'extrême. Auteurs : Stendhal (aussi un romantique), Balzac, Flaubert, Zola.

Le Parnasse.

Seconde moitié du XIX siècle. Il s'agit de représenter la beauté pour elle-même, par réaction au romantisme, et par rejet du politique, avec comme slogan l'art pour l'art. Auteurs : Leconte de Lisle, de Heredia, Villiers de l'Isle-Adam. Proche : Baudelaire.

Le symbolisme.

Issu d'une scission du Parnasse. Le mouvement symboliste en littérature sera inspiré en partie de Baudelaire et d'autres poètes. Auteurs : Mallarmé. Proche : Verlaine.

XXe siècle

L'absurde.

Le choc de la seconde Guerre Mondiale, puis la découverte des camps de concentration et du génocide des Juifs et des Tziganes provoque une vague de pessimisme en littérature qui s'exprimera notamment dans l'absurde. Il s'agit de montrer que le monde est dépourvu de sens. Auteurs (dans diverses modalités) : Albert Camus, Ionesco, Beckett.

Le surréalisme.

Le surréalisme prend sa source notamment dans l'éphémère mouvement Dada et les réflexions d'Apollinaire. Le chef de file du mouvement est André Breton qui en rédige le Manifeste. Ce mouvement repose sur l'idée d'une libération des forces psychiques créatrices, ainsi que Breton l'écrit : "automatisme psychique pur, par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison".

Le nouveau roman.

Le mouvement qui émerge dans la fin des années soixante en France. L'objectif est de refonder le roman en sortant de la forme classique héritée du XIX siècle. Ce mouvement contribuera à renouveler profondément les codes littéraires, et fera un grand usage de ma mise en abyme. Auteur·ices : Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Marguerite Duras. Dans un même ordre d'idée, l'autofiction constituera un brouillage dans l'écriture de soi, mélangeant fiction et autobiographie.